captainblackbird: (help me the monster is growing stronger)
  • Le Lac Natron
  • Edgar Cayce
  • L'accident de train de la gare Montparnasse
  • Son Ki-Jeong, vainqueur du marathon des JO 1936
  • Camille Flammarion : "rien ne naît, rien ne meurt. La forme seule est périssable; la substance est immortelle".
  • Matthias Sindelar, meneur de jeu de la Wunderteam - équipe nationale d'Autriche dans les années 30 : il renonce à jouer sous le maillot de la Mannschaft après l'annexion du pays par l'Allemagne nazie et marque son soutien au président de l'Austria Vienne, évincé parce que juif. Il meurt peu après, possiblement assassiné par la Gestapo.
  • Ambassade japonaise Keichô en 1613 par le frère franciscain Sotelo (époque de Tokugawa)
  • Phagotherapie (complément aux antibiotiques pour infections résistantes) 
  • Ouvrage autobiographique de Equiano Olaudah
  • Punition de Novgorod 
...
captainblackbird: (family stays together)
Extraits

"Il y avait aussi une part de préjugé (...) en ZEP, ceux qui y arrivent, c'est bien pour eux, mais ceux qui n'y arrivent pas, on ne les aide pas parce qu'on considère que ça ne sert à rien, que c'est du temps perdu. On sous-entend que, comme les parents ne sont pas très évolués au niveau scolaire, il n'y a pas de raison pour que les enfants le soient" (p. 34)


"C'est comme ça que je vois les choses : si tu loupes le train, après, c'est fini. Si tu te casses la figure une fois, il n'y a pas de rattrapage." (p 54)

"Au moment de choisir les études après le bac, s'ils veulent se diriger vers une école de médecine ou d'avocat, je veux que mes enfants aient l'opportunité de le faire. Je veux qu'ils aient le choix. Nous on n'a pas eu le choix, on a dû choisir par le bas."

"On ne se rend pas compte du monde qu'il y a entre un parent de milieu populaire et un enseignant. On vient de deux mondes complétement différents. Nous d'un côté, on ne comprend pas ce qu'ils vivent et eux ne comprennent pas ce que vivent les familles. C'est tout cela qui créé des problèmes (...) C'est comme si on n'habitait pas sur la même planète (...) Si on n'apprend pas à se connaître et à savoir ce que vit l'autre, c'est juste impossible." (p. 58)
captainblackbird: (pic#15364969)
Pourquoi le lire ?

- Concis et clair, repose simplement les concepts clefs de l'analyse des communs.
- Aucun long retour historique.

- Propose des actions à mener afin que les différentes approches de gestion collective des biens, celles issues des Communs et celle de l'Etat - puissent s'articuler de manière plus harmonieuse et efficace.

- Défend l'idée selon laquelle les Communs ont intérêt à intégrer un cadre d'action publique repensé (pour stabiliser un modèle économique et accueillir un plus large public). 



Concepts
- Degré de communalité d'un bien ou d'une ressource  : mesure qui s'appuie sur deux variables - l'utilité collective (usage commun, impératif de préservation...) et la possibilité pour chacun d'en revendiquer le droit d'usage, de gestion ou de contrôle. Cette mesure peut s'appliquer indifféremment à la propriété publique et privée. Elle repose sur l'identification de trois instances pour organiser le rapport à ce bien : une communauté d'usage / attributaire ; une communauté délibérative / décisionnaire, une communauté de contrôle. 

Par rapport à l'approche classique du bien commun, cela signifie que le collectif fondant le commun n'est plus réduit à une communauté homogène, que le "bien commun" n'est pas défini par un modèle fixe et intangible mais par différents critères.
Le degré de communalité permet de reconnaître la propriété publique, de l'Etat et la propriété privée comme possiblement porteuses de communalité. 

- Garde : les auteurs proposent d'introduire dans le Code général de la propriété des personnes publiques (qui deviendrait un Code des communs), la notion de "garde" afin de stipuler que l'Etat n'est pas propriétaire des biens collectifs mais uniquement un "gardien". 

captainblackbird: (pic#15382601)
Pourquoi le lire ?

- La lecture est agréable, le texte coule tout seul
- L'auteur s'appuie sur diverses sources, avec une attention particulière pour les journaux de l'époque (merci Gallica et Retronews) dont il se sert habilement pour transporter le lecture dans l'esprit de l'époque
- On en sort forcément mieux informé et plus intelligent

Ce que j'ai appris (non exhaustif)

- Le 23 juin 1994, Je suis partout qui tire encore à 400 000 exemplaires publie un éditorial où les fantasmes ridicules de victoire nazie se mêlent à leur habituel antisémitisme rance. Reprenant à sa sauce le titre et l'histoire d'un texte d'avant-guerre signé Léon Daudet, le "Napus", il y est question d'armes formidables qui pulvérisent la "vermine" désignée par les nazis et leurs collaborateurs zélés pour le bien des générations futures. L'auteur de cette oeuvre infâme se nomme Charles Lesca. Il est mort dans son lit, quelque part en Argentine, en 1948.

- Le portrait que Je suis partout consacre à Edouard Daladier nouveau président du Conseil en avril 1938 est étrangement attentiste, alors même qu l'indépendance du capital est pour lui inacceptable par principe, d'autant plus que la relance de la production militaire imaginée par Blum avait pour objectif de se défendre contre l'Allemagne nazie. Aux yeux des Daudet et consorts en effet, la mesure la plus urgente en cas de guerre serait plutôt "l'envoi en camps de concentration de tous les Juifs allemands et autrichiens chassés (...) et installés chez nous". Si la décence lui interdit de soutenir les pogroms, l'extrême-droite courant Action Française est si profondément antisémite qu'elle imagine que les Juifs persécutés formeraient une "cinquième colonne" en France en cas de guerre contre le pays qui les martyrise...De l'idéologie qui rend aveugle.

- Au lendemain de l'Anschluss, le seul quotidien français est favorable à l'envoi d'un ultimatum à Hitler, il s'agit de l'Epoque, d'Henri de Kerillis, un petit journal de droite conservatrice et antinazi.

- La question des fausses nouvelles est centrale cette année-là, avec une plus grande intensité lors de l'invasion des Sudètes par l'Allemagne.

- Le Parti radical-socialiste vire à droite toute à cette période. Sur le plan économique, il remet en cause l'héritage du Front populaire, fustige le nombre de fonctionnaires et d'étrangers en France, met en place une politique résolument libérale en faveur des entreprises.

- Pierre-Etienne Flandin, président de l'Alliance Démocratique, parti de droite "classique, est l'un des acteurs de cette droitisation du paysage politique traditionnel, envoie le 30 septembre 1938 une missive à Hitler (!) : "Vous prie d'agréer mes chaleureuses félicitations pour le maintien de la paix avec l'espoir que naîtra de cet acte historique (Munich) une collaboration confiante et cordiale entre les quatre grandes puissances européennes". Certes, le comité directeur du parti condamne l'initiative de Flandin. Celui-ci persiste et signe ; il déclarera même que les régimes totalitaires ont le mérite "d'affronter le premier des problèmes, qui est celui de la race"...Et il sera malgré tout réelu président du parti qui est à l'époque celui de Tixier Vignancour également.

- Les réformes libérales de Daladier sont décidées par des décrets-lois. Il est question d'assouplissement des quarante heures, de mettre fin aux "rigidités" afin d'encourager "l'esprit d'entreprise". Un éditorial de Léon Blum résume cette trahison du parti radical socialiste : "Notre Honte", paru le 16 novembre 1938 dans Le Populaire. 
Ces décrets-lois sur la politique économique et sociale contiennent également les mesures liées à la police des étrangers. "Une immense bureaucratie des migrations commence à se mettre en place". 

- Le 6 octobre 1938, Daladier obtient les pleins-pouvoirs du Parlement. Ils sont 73 à voter contre, 331 votent oui et les socialistes s'abstiennent. Cette bascule se fait le même jour que la démission d'Edouard Bénès en République tchécoslovaque. A la suite du discours de Daladier maintenant en possession des pleins pouvoirs, il est félicité par la quasi-intégralité du spectre politique pour sa politique intérieure en faveur, pense-t-on, de la paix. Gabriel Péri, pour le PCF, est l'un des seuls à le critiquer sur ce point : "Vous avez signé la défaite sur le corps mutilé d'un peuple libre ; c'est contre vous que nous gagnerons la victoire de la paix".

- La ligne de conduite de Daladier peut être résumée par lui-même, en réponse notamment à Léon Blum : "On a écrit des articles savants sur la contagion des dictatures. Ce n'est pas par le désordre que l'on arrêtera la contagion ; c'est en donnant l'exemple de l'ordre". 

- 1938 est aussi l'année de la fondation de l'Institut français d'opinion publique (IFOP) par Jean Stoetzel. La première question posée dans le premier sondage réalisé en France est : "Approuvez-vous les accords de Munich ?" 57% des Français répondent oui, 37% non et 6% s'abstiennent.

- Dans le contexte de la conférence d'Evian, l'hostilité voire la haine envers les étrangers est affichée au grand jour. En 1939, les démocraties occidentales refusent d'accueillir le Saint Louis, un paquebot parti de Hambourg qui transporte notamment des Juifs. Il prend la direction de Cuba où il est brusquement refoulé par le président Laredo. Le Matin, qui n'est pas vraiment un journal d'extrême gauche, écrit : "Que feront les démocraties pour qu'en plein XXe on ne laisse point ces milliers d'êtres humains sans un morceau de terre et de pain ?"

captainblackbird: (devil's in the details)

Sébastien Charles, auteur de l'ouvrage "De la Postmodernité à l'Hypermodernité" (2006) est critique envers ce qu'il nomme l"hypermodernité. Il s'agit, selon la définition qu'il en donne d'une "modernité dépourvue de toute illusion et de tout concurrent, c'est à dire une modernité radicale".

Cette tendance serait délétère par sa propension à exacerber à l'extrême les fondements de la modernité : droits des individus jusqu'à l'individualisme, démocratie et expression libre, économie de marché et techno-science.

Il écrit : "par « hypermodernité », il faut entendre une société libérale caractérisée par une logique paradoxale, qui existait déjà dans la modernité mais qui est désormais poussée à l’extrême, où coexistent d’un côté la crispation, la réaction, le conservatisme, le repli identitaire, le retour à la tradition, mais à une tradition recyclée par la logique de la modernité; et de l’autre, le mouvement, la fluidité, la flexibilité, le détachement à l’égard des grands principes structurants de la modernité (la Nation, l’État, la religion, la famille, les partis politiques, les syndicats), qui ont dû s’adapter au rythme hypermoderne pour ne pas disparaître".

Il juge que l'hypermodernité est par nature contradictoire :
- les conduites responsables des individus augmentent car ils sont mieux informés mais les conduites irresponsables semblent plus courantes car la société est moins structurée, idéologisée, ce qui rend les comportements des personnes moins prévisibles
- l'offre de divertissements explose, l'hédonisme avec lui, mais l'anxiété a tendance à augmenter

L'époque hypermoderne semble, selon l'auteur, donner raison au philosophe Heidegger qui dénonçait l'utilisation de la technique sans autre finalité que son propre développement, que le renforcement de son propre empire sur "les hommes et les choses". Bref, une technique qui serait détachée de sa vocation première, le désir de soulager l'humanité de ses difficultés. 

Charles nuance cela car il note que des valeurs de la société moderne échappent encore au consumérisme : l'affectivité, le souci de la vérité, les droits de l'Homme.

A première vue, le nihilisme nietzschéen semble accompli: la transcendance a été évacuée du champ social, les autorités traditionnelles ont moins d’autorité, le relativisme moral semble prévaloir (...à nuancer!). Toutefois, il faut admettre qu'une intolérance reste largement partagée vis à vis de la violence, que le respect des droits de l'Homme dans nos sociétés demeure (heureusement) consensuel... L'hypermodernité n'est donc pas dépourvue d'éthique. Le bénévolat est encore plébiscité, les valeurs démocratiques sont encore perçues comme utiles et sont défendues, le chaos social ne règne pas en maître...

“Certes, le souci éthique ne se vit plus comme par le passé selon la logique du devoir sacrificiel et il doit être pensé sous la forme d’une morale indolore, optionnelle, qui fonctionne plus à l’émotion qu’à l’obligation ou à la sanction et qui s’est adaptée aux nouvelles valeurs d’autonomie individualiste. Mais cette phase postmoraliste qui caractérise nos sociétés aujourd’hui n’entraîne pas la disparition de toute valeur éthique.”

Ce n'est peut-être donc pas l'individualisme en soi qui est le véritable danger, mais plutôt la dissolution presque totale de l'encadrement des individus (partis, syndicats, églises...). Les valeurs restent, mais elles sont diffusées par les marges de la société, via les médias de masse et/ou les réseaux sociaux. Pour les auteurs, la différence principale avec l'encadrement des individus "à l'ancienne" est la logique de consommation qui prévaut dans la diffusion de ces messages. Les individus de nos sociétés "hypermodernes" seraient dépourvus d'attaches profondes, habitués par l'omniprésence de la publicité, à une forme d'indifférence vis à vis des messages, et par conséquent beaucoup plus difficile à mobiliser, à émouvoir.

Il faut noter à ce stade que les auteurs font attention à ne pas sombrer dans la caricature totale, soulignant que les médias ont des effets positifs : diversification des sources d'information, expression de sensibilités politiques diverses, débat collectif...

Conclusion: L’hypermodernité n’est ni le règne du bonheur absolu, ni celui du nihilisme total. En un sens, ce n’est ni l’aboutissement du projet des Lumières, ni la confirmation des sombres prévisions nietzschéennes.

"Jamais une société n’a laissé une autonomie et une liberté individuelles aussi larges s’exercer, jamais son destin ne s’est trouvé autant lié aux comportements de ceux qui la composent. C’est pourquoi la responsabilisation du plus grand nombre peut seule nous garder des maux engendrés par l’hypermodernité. Sans responsabilisation véritable, les déclarations d’intentions vertueuses dénuées d’effets concrets ne suffiront pas. Il va falloir valoriser l’intelligence des êtres humains (...) La responsabilisation doit être collective et s’exercer dans tous les domaines du pouvoir et du savoir, mais aussi individuelle, car il nous revient en dernier lieu d’assumer cette autonomie que la modernité nous a léguée et de comprendre que le futur n’a jamais été autant déterminé par les décisions du présent que nous choisirons de prendre ou de ne pas prendre. Au fond, ce qui nous guette à court terme c’est moins une nouvelle ère de barbarie qu’une immense fatigue, cette fatigue d’être soi dans un monde où chaque moi doit sans cesse choisir, redéfinir et justifier son mode d’existence, tout en assumant ses responsabilités de plus en plus complexes d’acteur social et politique dans un monde de moins en moins lisible et compréhensible."



MACHIAVEL: “tous les hommes louent le passé, et blâment le présent, et souvent sans raison”. (Discours sur la première décade de Tite-Live)

FRANÇOIS HARTOG: distingue des régimes d’historicité. Le régime moderne est axé sur le futur temporel et donc sur l’optimisme du progrès à venir. Ce régime est en crise et semble s’effacer au bénéfice d’un nouveau régime basé sur le présent.

PAUL VIRILLIO
: sur le Temps.

HARTMUT ROSA, Accélération. Une critique sociale du Temps, 2010.
=> Le sentiment de voir l’histoire en train de s’écrire, dans un contexte d’accélération du changement technique et social.

ASCHER, La société hypermoderne. Ou les événements nous dépassent, feignons d'en être les organisateurs: Au centre de cet ouvrage, une métaphore: la société contemporaine ressemble à un hypertexte informatisé, dont les individus sont comme des mots ayant divers liens puisqu'ils participent à plusieurs champs sociaux (travail, famille, quartier…). François Ascher prend le contre-pied des thèses sur la "post-modernité", qui considèrent que la société occidentale traverse une crise telle que les fondements de la modernité sont en cours de dissolution. Pour lui, au contraire, les phénomènes caractérisant la modernité se développent: ainsi, notre société va aujourd'hui encore plus loin dans les processus d'individualisation, de rationalisation et de différenciation sociale qui ont marqué la dynamique du capitalisme.

Les liens sociaux ne sont pas, comme on le dit trop souvent, en voie de délitement, mais ils deviennent plus nombreux et choisis.
captainblackbird: (pic#15362503)
Une collection de pensées sur le concept d'humanisme.

Antigone, Sophocle

« Il est bien des merveilles en la nature, il n’en est pas de plus grande que l’homme. »

René Descartes

L’Homme comme « maître et possesseur de la nature ».

La Bible, Génèse

« Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la Terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre »

Abdennour Bidar

« L’humanisme développera pendant de longs siècles cette conviction que l’homme est cet être qui est invité à ‘devenir lui-même’ à partir d’une mystérieuse faculté de devenir tout, le meilleur ou le pire. »

« L’humanisme moderne s’est déplacé par rapport à l’humanisme ancien. Il ne lie plus l’humain à une transcendance mais il ambitionne de le protéger contre tout ce qui pourrait bafouer sa dignité et ses droits. C’est un humanisme de l’indignation, de la fraternité, qui combat toutes les atteintes à l’humanité, l’exploitation de l’homme par l’homme, l’intolérance… » = humanisme du « care »

Pic de la Mirandole

Fait dire à Dieu : « Si nous t’avons fait ni céleste ni terrestre ni immortel ni mortel, c’est afin que, doté pour ainsi dire du pouvoir arbitral et honorifique de te modeler et de ta façonner toi-même, tu te donnes la forme qui aura ta préférence. Tu pourras dégénérer en formes inférieures, qui sont bestiales ; tu pourras, par décision de ton esprit, te régénérer en formes supérieures, qui sont divines. »

Hans Jonas, le Principe responsabilité

Développe un humanisme moderne où le périmètre de la justice et de compassion des hommes envers les hommes est élargi aux générations futures : responsabilité éthique de livrer une Terre où peut s’épanouir une « vie authentiquement humaine ». Lie par ce raisonnement le devoir de protection de l’environnement à l’humanisme.

Erasme de Rotterdam, Les Antibarbares ; Traité sur l’éducation libérale des enfants

Il décrit dans ces ouvrages la médiocrité de la pédagogie de son époque et ébauche un programme d’éducation humaniste qui bannit les châtiments corporels et les humiliations et privilégie une pédagogie ludique à base d’adages, de jeux, de dialogues théâtraux…

Principe d’Isocrate : « L’enfant qui avait commencé par aimer les études pour l’amour de son maître, aimera plus tard son maître pour l’amour des études. »

Montaigne

Humaniste mais sceptique quant à la toute puissance de l’Homme.

« Est-il possible de rien imaginer si ridicule que cette misérable et chétive créature qui n’est pas seulement maîtresse de soi … et se dise impératrice de l’univers. »

« C’est par vanité de cette même imagination qu’il s’égale à Dieu, qu’il s’attribue les conditions divines, qu’il se sélectionne lui-même et se sépare des autres créatures (…) Nous ne sommes ni au-dessus ni au-dessous du reste (…) »O

Emmanuel Kant

L’humanisme est une fin en soi. L’état de paix doit être construit. Cf. projet de Paix Perpétuelle (1795). Médiations juridiques pour remédier à « l’insociable sociabilité » des Hommes. Jus civitatis : constitution de chaque nation ; jus gentium : la loi internationale liant les états ; jus cosmopolitum : la constitution d’un ordre mondial dans lequel les hommes seraient considérés comme citoyens d’une cité humaine universelle

Droit cosmopolitique : considère chaque individu humain comme « citoyen du monde » ce qui implique le « droit de visite » (besuchsrecht) et par là le droit à l’hospitalité et la libre circulation des hommes sur la planète. Droit de l’étranger à ne pas être traité en ennemi s’il se tient paisible à sa place. Ce droit appelle une réciprocité. Kant condamne donc la pratique ottomane de réduction des chrétiens en esclavage, l’esclavage des Africains dans les plantations d’Amériques, etc.

Kant à son époque souffrait déjà d’accusations que l’on qualifierait d’angélisme. Il y répond : la constitution républicaine ne requiert pas « un peuple d’anges » mais « le problème de la constitution d’un Etat peut … être résolu même pour un peuple de démons, pourvu qu’ils aient de l’intelligence »



Intro

Un endroit tranquille qui ne sera pas souvent dérangé, en conséquence.